
Ce matin, vision de presse du film "27 dresses" spéciale "magazines féminins". Un banc de journalistes filles lookées parfumées se réjouit. J'en suis, la larme facile prête et le coeur palpitant.
A la sortie, "Faut aller à Hollywood, y a du boulot là-bas" "Oui, comme scénariste", voilà ce qui se dit.
Sans blagues. Les producteurs ont-ils oublié que les filles sont livrées avec neurones? Que Cendrillon est un chef d'oeuvre parce qu'il fait résonner quelque chose de plus grand, de plus vrai, de plus mythologique que son intrigue de timbre poche. 27 dresses est juste un bête film. Une succession de clichés mal enrobés. Dès la première minute, on voit les gros sabots de la fin. Ce qui n'est pas génant en soi parce qu'on sait toujours qu'ils "se marièrent et eurent beaucoup d'enfants". Sauf qu'ici on devine aussi comment ils vont le faire (pas les enfants, merci), avec quelles anecdotes censées nous faire sourire et même dans quel décors éculés. Pas un lieu commun ne nous est épargné: la copine trash moche, la méchante soeur préférée de papa, le boss dont la célib est amoureuse, le journaliste qui glande dans sa rédaction (j'aimerais bien un jour en rencontrer un, un beau journaliste désoeuvré qui pond 1/2 page par semaine et rencontre 7 fois un témoin pour un article).
Suis-je aigrie? Blasée? Horreur, aurais-je sifflé Pretty Woman à sa sortie? La réponse est non, je ne pense pas, tout compte fait.
Mais à quoi bon faire ENCORE un film de mariages quand il y a eu Muriel's wedding, 4 mariages et un enterrement et The Wedding Singer? Surtout si c'est pour le faire comme à l'usine en jetant en vrac les ingrédients d'une recette qui a fait ses preuves mais qui lasse (même les chokotoffs, au centième, on s'écoeure, alors les saucisses Swann…). Une vraie comédie romantique, c'est une alchimie subtile, un sabbayon qui ne prend que dans une casserole en cuivre, avec le meilleur marsala et beaucoup d'huile de coude. Ici, du casting aux intermèdes, tout est bâclé, hâtif, sans relief ni vraissemblance ni même charme.
L'horreur est qu'en temps normal j'aurais pu y aller avec Chéri en lui disant que "pour une fois c'est moi qui choisit le film" (ou j'aurais pu le louer au vidéoclub). Je vous raconte pas la honte.
Et en attendant, j'ai raté le nouveau Tim Burton.
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